Les îles de Faial et Pico aux Açores - Photo Pêcheur d'Images

Les îles de Faial et Pico aux Açores

Grâce au climat tempéré et humide de l'archipel des Açores, ses neuf îles volcaniques sont de véritables jardins suspendus en plein Atlantique. On trouve même à Pico des vignes, protégées du vent par de petits murets de pierre, que l'Unesco a inscrites au patrimoine mondial de l'humanité, et sur les collines, des moulins qui fonctionnent encore.

Comme si la végétation luxuriante risquait de faire oublier le volcan du sous-sol, celui-ci rappelle régulièrement aux habitants sa présence. Ainsi, en 1957, une éruption a agrandi l'île de Faial en lui ajoutant Capelinhos, un morceau de terre noir et désertique, et en détruisant un phare. En 1998, c'était au tour du deuxième phare de Faial de s'écrouler dans un tremblement de terre. L'origine volcanique laisse également des traces dans le paysage, telles que les côtes déchiquetées. C'est dans ce chaos rocheux qu'un étrange cube en béton émettant un mugissement sinistre transforme la houle du large en électricité.

Les Açores, escale mythique des transatlantiques, semblent garder le souvenir de tous les marins de passage. À Horta, on ne reprend pas la mer sans avoir ajouté son œuvre personnelle à la grande fresque peinte sur les quais. Au fil des ans, la tradition s'est doublée d'une superstition, et l'on dit que les voiliers partis sans laisser de trace n'ont plus jamais été revus... Le Café Sport à Horta constitue également une institution dans le monde maritime. Bureau de change, poste restante, rencontres originales et pêche aux bonnes adresses, le détour chez Peter est devenu une légende.

L'industrie baleinière, qui fut par le passé la seconde source de revenus, connut sa grande époque au début du XXe siècle : Horta comptait alors plus de 400 baleinières. Le désintérêt progressif pour l'huile et la volonté de protéger les grands cétacés en déclin ont conduit à l'arrêt de la chasse baleinière en 1987. Depuis, les baleinières amoureusement entretenues se sont reconverties à la régate et les appareils photos des touristes venus observer les cétacés ont remplacé les harpons.

Texte : Anne Jankeliowitch